
"Ayant tiré un trait définitif sur l’illustration, la documentation ou la captation décisive chère à Cartier-Bresson, puis-je dire que je suis encore photographe ?
Dans la préface de ''Méprises & Faux-semblants'', mon ami Jean-Claude Gautrand prédisant déjà cette interrogation, écrivait il y a dix ans : « La photographie de Jean Cazelles n'est pas un miroir du monde mais une image inventée quoique bien réelle. Elle est l’exemple même de la différence entre ''voir'' et ''regarder'' ».
Lors de cette allusion à une œuvre en voie d’édition, ne soulignait-il pas mon désir de prioriser les apparences ? Bien sûr que si ! Moins fortuites, mais dessins d'un cheminement prémédité, ces créations argentiques, fruit de surprenantes étrangetés, franchissent un nouveau pas vers une réalité hybride ; je parle de la co-production d’une image mentale et d’une image plastique, celle d’un monde où le virtuel est immanent au réel, générant ainsi ces écarts migratoires, migrations aviaires, électro-migrations…
Car il semble bien, pour clore avec la pensée de Marc Tamisier à propos de ces sur-réalités, qu’elles « révèlent quelque chose comme un schématisme mental qui nous habite, dont nous ne sommes même pas conscients, mais qui ordonne ce que nous tenons pour la réalité ». Et le philosophe de conclure : « Cette aventure vers le surréel est ici le moteur d’une poésie rebelle qui déjoue nos schémas impensés ». Partageons cette poétique des traces (et non des preuves) car selon René Char « seules les traces font rêver »." Jean Cazelles
Entrée libre
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